Retour d’expérience – La professionnalisation du secteur artisanal en accompagnement du renouvellement du parc des ‘cars rapides’ et ‘ndiaga ndiaye’ de Dakar, Sénégal

Dans le cadre du Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine (PAMU) de 2001, les autorités sénégalaises ont amorcé en 2005 la première phase de renouvellement du parc du secteur artisanal de la ville de Dakar. L’objectif était de remplacer les véhicules les plus vétustes des exploitants déjà en place et de regrouper les opérateurs en leur faisant entamer un processus de professionnalisation. Ce projet a été appuyé par la Banque Mondiale, via un financement à hauteur de 8 milliards de francs CFA.

Les exploitants de ‘cars rapides’ et ‘ndiaga ndiaye’, deux versions de minibus historiques du secteur artisanal dakarois, ont ainsi créé, avec l’appui du Conseil Exécutif des Transports Urbains de Dakar (CETUD), 14 groupements d’intérêt économique (GIE) autonomes. Ils se sont aussi fédérés au sein de l’Association de Financement des Professionnels du Transport Urbain (AFTU). L’AFTU, en plus de sa participation active dans le processus de renouvellement du parc en tant que responsable du leasing mis en place pour le financement, avait aussi initialement des responsabilités dans l’exploitation des services. Bien que moins contraignantes que ce qui était prévu à l’origine, des réglementations ont pu être instaurées quant à l’exploitation, et notamment la création de 55 lignes bien définies.

La première phase (sur 5 au total) du processus de renouvellement a permis de remplacer 2 000 véhicules et a aussi amorcé un renforcement des capacités techniques et de gestion du secteur artisanal. Quatre éléments de professionnalisation sont aussi à noter :
• le début d’une contractualisation formelle et bien définie entre les GIE et le CETUD ;
• la création d’une mutuelle d’épargne et de crédits pour les exploitants, MECTRANS ;
• la mise en place d’une mutuelle de santé (TRANSVIE) dont bénéficient presque tous les individus travaillant dans le secteur des transports et membres de l’AFTU ;
• la création d’un cadre d’assistance à l’exploitation des lignes octroyées aux GIE créées, CAPTRANS.

Les pouvoirs publics, et en particulier le Ministère des Finances, le Ministère des Infrastructures, des Transports Terrestres et du Désenclavement, le CETUD, sont représentés dans les instances dirigeantes de l’AFTU et ont un certain contrôle sur les décisions prises et sur le niveau de professionnalisation attendu.