Pour aller plus loin – Les paramètres de productivité déterminants (haut-le-pied, temps de conduite, etc.)

La production du transport engage des coûts importants qui résultent principalement de la mobilisation de moyens humains (les conducteurs) et matériels (les véhicules). Une démarche d’optimisation de la construction de l’offre est essentielle pour maîtriser les coûts : il s’agit d’offrir le meilleur rapport entre l’offre de service de transport aux voyageurs et son coût.

Aussi, et bien que l’offre de transport soit dimensionnante sur les coûts, ceux-ci peuvent être optimisés. Cette optimisation dépendra, d’une part, de l’organisation de l’exploitation et de la maintenance qui sera mise en place, et d’autre part, de la performance d’exploitation permises par les infrastructures et équipements choisis pour le système de transport.

L’offre de service de transport de voyageurs

C’est le cahier des charges du contrat, établi par l’autorité organisatrice de la mobilité (AOM), qui doit fixer les objectifs du contrat d’exploitation en termes d’offre de transport. A minima, ces objectifs se traduisent par les itinéraires de ligne, les premiers et derniers départs qui constituent l’amplitude de service de la ligne, la fréquence ou l’intervalle souhaité, et ce pour chaque jour et période de l’année.

Les contraintes à respecter dans la construction de l’offre de transport

La construction de l’offre de transport devra respecter un certain nombre de contraintes liées à l’exploitation de la ligne (temps de parcours, battement) et à la réglementation (conditions de travail des conducteurs).

Le graphicage, technique utilisée pour produire l’offre de transport et définir le besoin en parc de véhicules, devra intégrer l’ensemble de ces contraintes pour aboutir aux tableaux de marche qui récapitulent la production à offrir pour une période donnée (courses et kilomètres à réaliser, marche des voitures, caractéristiques des services agents). De même pour l’habillage qui est une méthode d’exploitation visant à définir les besoins en conducteurs pour couvrir l’offre de service.

Pour toutes ces méthodes et techniques, des logiciels spécifiques permettent d’optimiser de façon significative l’organisation de l’exploitation en prenant en compte les principaux paramètres (conditions de travail, longueur de la ligne, vitesse d’exploitation, aléas, positionnement du dépôt, type de jour, taux de charge de ligne en fonction de l’horaire, etc.).

Les enjeux d’optimisation dans la construction de l’offre de transport

Les enjeux d’optimisation se nichent essentiellement dans les temps de mobilisation des moyens humains et matériels non affectés au service voyageur (les haut-le pied) ou perdus en raison d’une vitesse d’exploitation trop lente. On s’assurera donc avant tout que les opérateurs sont encadrés avec du personnel compétent et que la structure d’exploitation et de maintenance est opérationnelle, ce afin de garantir l’exploitabilité et de la maintenabilité du système de transport.

On peut citer notamment, sans que la liste ne soit exhaustive :

La position du/des dépôt(s) :
Celle-ci conditionne la longueur des trajets réalisés pour rejoindre les terminus des lignes. Elle a donc un impact fort sur les temps de conduite et les kilomètres réalisés hors services voyageurs et donc des consommations de carburant.

La performance de la vitesse commerciale :
Elle résulte principalement des aménagements de voirie permettant aux bus de bien circuler, en particulier durant les heures de pointe où la congestion urbaine est importante (couloirs dédiés aux bus, aménagement des carrefours, etc.). Elle dépend aussi des temps d’arrêt en station (montée, descente, vente à bord). La distance inter arrêt joue également un rôle important : elle ne doit pas être trop réduite tout en assurant une desserte pertinente du territoire.

L’organisation des prises de service :
Celles-ci doivent être efficaces au dépôt et adaptées en fonction des plannings des véhicules. Des prises de service directement en ligne permettent dans certains cas d’éviter des haut-le-pied inutiles. On s’organisera à cet égard pour s’assurer que les conducteurs disposent d’un véhicule « prêt à l’exploitation » (plein fait, absence de panne apparente tant du matériel que des équipements à bord) pour la prise de service.

Des temps de battement adéquats :
Ils doivent être étudiés de façon à garantir la régularité de la ligne (absorption des retards) et un temps de repos pour le conducteur, sans toutefois générer de temps techniques inutiles